MEYER

« L’équilibre fragile du voltigeur », une série réalisée dans le cadre de le Grande Commande Photographique.

J’ai eu la chance de suivre pendant plus de six mois les aventures survoltées de la compagnie CirkVOST, un cirque contemporain renommé, un collectif soudé d’une trentaine d’artistes acrobates et de leurs collaborateurs, un groupe aux personnalités éclectiques et hautes en couleurs.

Porter un regard sur le monde du spectacle vivant, du cirque, est pour moi un choix politique, particulièrement dans le contexte actuel marqué par des années de crise sanitaire. J’ai voulu rendre compte du travail acharné déployé pour la réalisation d’un spectacle. Du transport de matériel, au montage des structures, en passant par les répétitions et séances d’échauffements, tout ici est affaire de performances physiques et d’organisation savante.  Chaque artiste participe sans exception aux différentes étapes du processus dans une bonne humeur contagieuse. Ce partage du travail est admirable et leur permet une modestie à la hauteur de leur talent.

Je reste fasciné par ces artistes que certains considèrent comme « non-essentiels ». Ces artistes qui ont fait un choix de vie difficile, précaire, dont l’économie est sans cesse suspendue au point de rupture. Ces artistes qui prennent des risques et s’usent ligaments et tendons dans l’angoisse de la blessure. Ces artistes dévorés par la poésie de la création qu’ils partagent chaque soir sous les feux de la rampe. Il suffit de regarder les étoiles qui fleurissent dans les yeux du public à la fin d’un spectacle pour comprendre à quel point leur art est vital.

Meyer

Avec le CirkVOST

Meyer cultive la conviction que l’acte photographique n’est pas fait pour observer le monde, mais pour le construire.

Privilégiant l’expérience au style, il éprouve son regard sur un spectre large qui embrasse autant le documentaire que des créations de photomontages numériques. De la Palestine (prix spécial du jury Paris Match), au cinéma ambulant en Afrique (World Press Photo), en passant par les mouvements altermondialistes, Nuit Debout ou la tauromachie, dans son œuvre le sujet s’impose.

En 2012 il publie Dans le cinéma l’enfant spectateur en collaboration avec l’Alhambra à Marseille, une série sur l’impact du cinéma auprès d’un jeune public.

En 2015, invité en résidence à Deauville dans le cadre du festival Planche(s) contacts, il réalise Polosuperpose une série de photomontages sur l’univers du polo, sport équestre où chic et fracas s’accordent.

En 2019 il publie Lunacy aux éditions Loco, un livre sur l’âge d’or du mouvement underground des raves party en France.

Dans le cadre d’une résidence proposée par la ville de Saint-Ouen en 2020, il participe au livre Joue-la où il multiplie les pratiques photographiques pour dresser le portrait d’une ville qui vibre sous l’intensité du football.

En 2022 il est lauréat de la Grande commande Photojournalisme du ministère de la Culture. Meyer est membre du collectif Tendance Floue depuis 1996.

Exposition BNF et la Gare d’Austerlitz