MEYER
« L’équilibre fragile du voltigeur », une série réalisée dans le cadre de le Grande Commande Photographique.
J’ai eu la chance de suivre pendant plus de six mois les aventures survoltées de la compagnie CirkVOST, un cirque contemporain renommé, un collectif soudé d’une trentaine d’artistes acrobates et de leurs collaborateurs, un groupe aux personnalités éclectiques et hautes en couleurs.
Porter un regard sur le monde du spectacle vivant, du cirque, est pour moi un choix politique, particulièrement dans le contexte actuel marqué par des années de crise sanitaire. J’ai voulu rendre compte du travail acharné déployé pour la réalisation d’un spectacle. Du transport de matériel, au montage des structures, en passant par les répétitions et séances d’échauffements, tout ici est affaire de performances physiques et d’organisation savante. Chaque artiste participe sans exception aux différentes étapes du processus dans une bonne humeur contagieuse. Ce partage du travail est admirable et leur permet une modestie à la hauteur de leur talent.
Je reste fasciné par ces artistes que certains considèrent comme « non-essentiels ». Ces artistes qui ont fait un choix de vie difficile, précaire, dont l’économie est sans cesse suspendue au point de rupture. Ces artistes qui prennent des risques et s’usent ligaments et tendons dans l’angoisse de la blessure. Ces artistes dévorés par la poésie de la création qu’ils partagent chaque soir sous les feux de la rampe. Il suffit de regarder les étoiles qui fleurissent dans les yeux du public à la fin d’un spectacle pour comprendre à quel point leur art est vital.
Meyer